Après Madrigals (Monteverdi), Benjamin Abel Meirhaeghe (Eine, 1995) dévoile à la Villette A Revue : un cabaret 2.0 burlesque et fourmillant d’idées !
Figure emblématique de l’avant-garde flamande, Benjamin Abel Meirhaeghe dévoile à La Villette A Revue, un de ses tout derniers spectacles, créé en 2020. Pour l’occasion, La Grande Hall a revu la configuration de la salle. Au centre : la scène tout en longueur. Sur les côtés deux gradins accueillant les spectateurs venus voir défiler des créatures étranges : des humanoïdes évoquant un univers végétal, un prédicateur, une femme nue dont les poils des aisselles touchent le sol ou encore une drag queen : le parfait casting d’un cabaret dystopique. Que restera-t-il de notre patrimoine culturel dans 2000 ans ? Telle est la question. Chanteurs, instrumentistes, producteurs, danseurs, performeurs et artistes visuels ébauchent un nouveau monde où se dissolvent notions de temps et barrières de genre et de sexe. Y résonne des musiques anciennes (Monteverdi, Vivaldi et Purcell) et avant-gardistes, sur lesquels ses personnages réveillent des danses remontant jusqu’au Moyen-âge. Fouillant dans l’histoire de la musique, ils recherchent la puissance brute de la voix et du corps. Les premières minutes passées (à se demander ce qu’on fait là), le show finit par décoller et emmener le spectateur vers l’inconnue. Cette réflexion décomplexée sur l’oubli et la transmission comporte quelques tableaux jouissifs !
A Revue. Création et mise en scène Benjamin Abel Meirhaeghe. Avec Ellen Wils, Maribeth Diggle, Arnout Lems, Hanaka Hayakawa, Dolly Bing Bing, Simon Van Schuylenbergh, Jelle Haen, Bjorn Floreal, Sophia Rodriquez, Oriana Mangala, Adrien De Biasi, Eurudike De Beu et Lionel Couchard.