Révélé en 2018 avec le langoureux « Habibi », extrait de son premier album « Amir » encensé par la critique, Tamino revient avec « Sahar », un second opus aussi beau qu’un lever de soleil sur le Nil !
Il aura fallu attendre quatre ans pour que Tamino, désormais sorti du cadre confidentiel, donne suite à son « Amir ». C’est à l’aube d’un nouveau jour qu’il nous revient en prince égyptien majestueux et mélancolique ! En tout cas, c’est ainsi qu’on l’imagine quand on écoute son nouvel opus « Sahar », qui signifie « juste avant l’aurore » en arabe. L’artiste belgo-égyptien s’est affranchi des envolées lyriques « faciles » mais efficaces de son premier album pour se diriger vers une folk orientale et singulière moins démonstrative mais tout aussi chargée en émotions. Cela est peut-être dû à un concours de circonstance.
Par la force des choses, en pleine pandémie, Tamino s’enferme dans son appartement d’Anvers. L’artiste se concentre sur les mots, leurs résonances et leurs poids. Désormais, il les susurre presque, mais chasser le naturel, il revient au galop, le chanteur laisse parfois sa voix s’échapper vers les sommets, à l’image du grandiose « You Don’t Own Me » et du pop-rock « Fascination », dans lequel on retrouve l’influence de Jeff Buckley. Seul chez lui, il en profite pour apprivoiser le oud, un genre de luth des pays arabes. Mais pour enregistrer et étoffer ses dix nouvelles chansons aériennes agrémentées d’ornements flamboyants, il s’est tourné vers Angèle, qui a posé sa voix sur « Sunflower », puis vers les producteurs PJ Maertens et Jo Francken. En résulte des cuivres délicats, des chœurs d’opéra, des volutes hypnotiques de cordes pincées, des faibles craquements de vinyle, des sons de batterie angoissants… une grâce mélancolique, sensuelle et enivrante.


Sahar, le second album de Tamino