Boris Charmatz dévoile au Théâtre du Châtelet (Théâtre de la ville de Paris hors les murs) Liberté Cathédrale, sa première création avec le Tanztheater Wuppertal : le dernier soubresaut de l’humanité ?
« Lalala », c’est avec ces mots que débute Liberté Cathédrale, la première création de Boris Charmatz avec le Tanztheater Wuppertal, dont il assure la direction depuis 2022. Le ton est donné ! Issus de la dernière sonate opus 111 de Beethoven, ils résonnaient, sous la houlette du chorégraphe français, initialement dans une église monumentale. Pour ces dates parisiennes, elle prend la forme du Théâtre du Châtelet qui propose alors un dispositif tout particulier. Le spectacle se joue autour de gradins qui accueillent le public jusque dans les coulisses. Forcément, la rencontre avec la vingtaine de danseurs a lieu, tout particulièrement à l’acte III, au moment où, tous contaminés par la folie, ils tentent d’instaurer un dialogue unilatéral avec le public. Aux rythmes des sons de cloches ou de la partition pour orgue fortissimo voir lancinante et funèbre, orchestrée par Phill Niblock, Boris Charmatz donne à voir une humanité en soif de communication mais dans l’incapacité de s’exprimer, et ainsi sa chute ! Sa chorégraphie reposant sur une forte disparité de mouvements évoque l’épidémie de danse survenue à Strasbourg en 1518, mais aussi le dernier soubresaut de l’humanité en déclin. Etonnant !
Liberté Cathédrale au Théâtre du Châtelet (Théâtre de la ville de Paris hors les murs), jusqu’au 18 avril 2024.