Stromae fait son grand retour et célèbre, avec Multitude, les invisibles sur des rythmes exotiques, notamment sud-américains !

« Multitude », le troisième album de Stromae, aurait dû s’appeler « Folklore » avant que Taylor Swift ne choisisse ce titre pour le sien, mais il porte bien son nom. Ces douze nouvelles chansons sont portées par des sons riches et variés allant de la techno aux musiques du monde, en passant par le clavecin et un quatuor à cordes. Vièle chinoise « erhu », flûte persane « ney », « charango » andin et « tres » vénézuélien ponctuent avec cohérence cette nouvelle partition particulièrement inventive. Ce choix n’est pas anodin et appuie le propos. Dans ses textes, Stromae se met dans la peau des invisibles, de ceux que l’ « élite » à tendance à oublier, pour les sublimer. Tour à tour, mec bancal, fils de prostituée, petit personnel, femme courage, dépressif ou suicidaire, le belge ne pleure pas sur lui-même mais explore l’humanité dans toute sa diversité. Dans « Fils de Joie », il fait se côtoyer le client d’une prostituée et son fils, cette chanson lui a été inspirée par l’émission « Ça commence aujourd’hui » dans laquelle l’animatrice Faustine Bollaert a reçu une travailleuse du sexe et ses enfants. A l’heure où toute une humanité fake brille sur les réseaux sociaux, « Multitude », résolument social, remet les pendules à l’heure et ouvre une fenêtre sur un monde bien réel.

Multitude, le troisième album de Stromae