Après « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes », François Ozon renoue avec son mentor Rainer Werner Fassbinder en adaptant « Les Larmes amères de Petra von Kant ». Sa version, plus légère et optimiste, n’en est pas moins savoureuse !
En 2000, François Ozon déclarait ouvertement sa flamme artistique à Rainer Werner Fassbinder en adaptant avec succès « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes », une pièce que l’artiste allemand avait imaginée à l’âge de 19 ans mais restée dans les cartons. Cette fois-ci, le réalisateur français s’attaque à « Les Larmes amères de Petra von Kant » que Fassbinder a écrite pour le théâtre et portée au grand écran alors qu’il n’avait que 25 ans, en 1972. Petra von Kant devient pour l’occasion « Peter von Kant ».

Célèbre réalisateur à succès, il habite un bel appartement, dans lequel se déroule en très grande partie le film, avec son assistant Karl, qu’il se plaît à maltraiter. Grâce à la grande actrice Sidonie, il rencontre et s’éprend d’Amir, un jeune homme d’origine modeste dont le charme opère très vite et devant sa caméra. Il s’en éprend et pour le garder au plus près, il lui propose de partager son cocon puis d’en faire une star mais par la même occasion il se tire une balle dans le pied. Marié et volage, le jeune éphèbe fera tourner la tête de Peter, jusqu’à la folie… une folie que Denis Ménochet incarne à la perfection et qui aurait tant sied à Isabelle Adjani pourtant parfaite en star absolue et intéressée. Muse de Fassbinder, Hanna Schygulla, qui jouait à l’époque Karine transformée ici en Amir, reprend le rôle de Rosemarie, un clin d’œil émouvant au maître du mélo flamboyant. Cette version écourtée et libre de François Ozon, qui se veut plus légère et optimiste, est avant tout une déclaration d’amour haut en couleur au cinéma et à la passion !

Peter von Kant de François Ozon avec Denis Ménochet, Isabelle Adjani, Hanna Schygulla, Stefan Crepon, Stefan Crepon et Aminthe Audiard. En salle à partir du 6 juillet 2022.