Le Musée de Pont-Aven met en lumière l’œuvre de Mathurin Méheut (1882-1958), un artiste amoureux de la Bretagne qu’il a magnifiée tout au long de sa carrière !

Après Vivian Maier, le Musée de Pont-Aven fait un retour aux sources et consacre sa nouvelle exposition à Mathurin Méheut, un peintre prolifique assez méconnu du grand public. Une belle découverte ! 

Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud

« Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne » immerge le visiteur au cœur de la société bretonne travailleuse et pieuse de la première moitié du XXe siècle. Né à Lamballe, formé aux Beaux-Arts de Rennes, puis à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, le Haut-Breton manifeste très vite des ambitions et des qualités de décorateur, il répond à des commandes pour des édifices privés et publics, de Paris à Pittsburg, et peint plus de cent panneaux pour une trentaine de navires. En parallèle, la Librairie centrale des Beaux-Arts repère son travail de dessinateur naturaliste. L’institution lui commande, elle aussi, plusieurs illustrations. Pourtant fort de son succès et après avoir reçu une bourse du mécène Albert Kahn, il s’éloigne de sa terre natale pour en explorer de nouvelles, jusqu’à Hawaï et au Japon, mais la seconde guerre mondiale le rappelle en France et révèle « l’artiste combattant ». Il fera d’ailleurs de nouvelles œuvres durant la seconde guerre mondiale.

Mathurin Méheut (1882-1958) et Yvonne Jean-Haffen (1895-1993)
Le Pardon de Notre-Dame du Haut à Trédaniel
Gouache sur papier – 1953
H. 50,1 ; l. 65,2 cm
Musée Mathurin Méheut – Lamballe-Armor
© Musée Mathurin Méheut – Lamballe-Armor / ADAGP, Paris 2022

L’exposition ne fait pas l’impasse sur toute son histoire mais met l’accent sur son intérêt voire son amour pour la Bretagne qu’il peint tel un reporter avec parfois du recul, comme dans ses nombreuses scènes de « Pardon » où les sujets sont parfois des gens qui regardent la scène.

Mathurin Méheut (1882-1958)
Cotriade et filets bleus [Concarneau]
Caséine sur toile – non daté
H. 116 ; l. 174 cm
Collection particulière
© Bernard Galéron / ADAGP, Paris 2022

L’animation des ports de Cornouaille, les foires, les marchés, les costumes des jours de fête et de la vie quotidienne ou encore les gestes des artisans au travail sont autant de sujets qu’il affectionne et retranscrit parfois dans une composition esthétique étonnante flirtant avec l’abstraction. Le jeu des couleurs dans « Catriade et filets bleus » est à ce titre particulièrement étonnant. Moderne, Mathurin Méheut ne revendiquait pourtant pas l’être, mais certains de ses paysages comme « Les Rochers de Ploumanac’h » (vers 1935) ou « Ploumanac’h, les goémoniers » (1940) évoquent certains paysages de Georgia O’Keeffe. Véritable témoin de son époque, il n’a cessé, d’un coup de crayon ou de pinceau, d’immortaliser un monde rural et littoral en pleine mutation, loin de tout académisme !

Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – « Ploumanac’h, les goémoniers » (1940) – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud

Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne au Musée de Pont-Aven jusqu’au 31 décembre 2022.
Informations pratiques : http://www.museepontaven.fr

Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud
Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud
Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud
Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud
Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud
Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud
Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud
Mathurin Méheut arpenteur de la Bretagne – Musée de Pont-Aven © Benoit Gaboriaud