Gérard Garouste, l’exposition au Centre Pompidou, en trois œuvres !

Peintre contemporain influencé par Chagall, El Greco, Goya ou encore Bacon, Gérard Garouste investit le Centre Pompidou le temps d’une rétrospective monumentale, labyrinthique et passionnante !

Vue de l’exposition Gérard Garouste au Centre Pompidou © Benoit Gaboriaud

Adepte d’une figuration sans concession, Gérard Garouste, né en 1946, dévoile dans son exposition au Centre Pompidou des installations, des sculptures, des œuvres graphiques et pas moins de 120 tableaux majeurs, souvent de très grand format. L’artiste emprunte ses sujets notamment à la Bible ou aux œuvres littéraires d’écrivains tels que Miguel de Cervantès ou Franz Kafka. Le long de cet accrochage, il invite à la réflexion, à une lecture personnelle de son œuvre dans laquelle il revisite aussi l’histoire de l’art. Nous nous sommes arrêtés sur trois d’entre elles pour que vous puissiez vous en faire votre propre idée.

Vue de l’exposition Gérard Garouste au Centre Pompidou © Benoit Gaboriaud

La Dive Bacbuc, 1998

Vue de l’exposition Gérard Garouste au Centre Pompidou – La Live Bacbuc © Benoit Gaboriaud

« La Dive Bacbuc » est une installation, picturale, circulaire et monumentale, imaginée en 1998 et évoquant les indiennes, ces tissus, peints ou imprimés, fabriqués en Europe entre le XVIIe et le XIXe siècle, à la différence qu’ici, ils ont été peints sur les deux faces. Pour admirer l’œuvre se trouvant à l’intérieur du cercle, Gérard Garouste a créé des œilletons, plaçant le visiteur en situation de voyeur. Avec ce dispositif, l’artiste nous donne à voir volontairement qu’une partie de son récit inspiré de Rabelais, nous laissant imaginer le reste.

Vue de l’exposition Gérard Garouste au Centre Pompidou – La Live Bacbuc © Benoit Gaboriaud

Le Banquet, 2021 (1er panneau : « Pourim », 2e panneau : « Festin d’Esther » et 3e panneau : « Le don de la manne »)

Vue de l’exposition Gérard Garouste au Centre Pompidou © Benoit Gaboriaud

Œuvre majeure et très récente puisque datant de 2021, « Le Banquet » est un triptyque monumental dédié à Franz Kafka et à la fête de Pourim, une fête juive célébrant un épisode heureux de l’Ancien Testament, et plus exactement du « Livre d’Esther » (le vingt-et-unième livre de la Bible hébraïque). En 590 avant J.C. dans l’Empire Perse, Esther, épouse du roi Assuérus, avoue, à ce dernier qui l’ignore, être juive. Elle obtient ainsi l’annulation du massacre du peuple juif planifié par Haman l’Agaggite, alors premier ministre. Ce sera lui finalement qui sera condamné à mort. Dans le panneau central, « Festin d’Esther », l’écrivain est entouré des personnages du livre d’Esther, de la psychanalyste Eliane Amado Levy-Valensi, de l’historien de la Kabbale Gershom Scholem, du philosophe Martin Buber, de deux de ses fiancées, Dora Diamant et Milena, de ses trois sœurs, du philosophe Walter Benjamin, de l’acteur yiddish Itshaq Löwy et de la figure du théâtre yiddish La Shulamith. Bref, du beau monde que nous vous laissons googliser. 

Le Berger, 1998

Vue de l’exposition Gérard Garouste au Centre Pompidou – A droite : Le Berger © Benoit Gaboriaud

Figure biblique, « Le Berger » de Garouste, avec ses nombreux yeux, symbolise les différents points de vue ou les multiples regards et interprétations d’un texte possible. Cette toile témoigne de sa grande ouverture d’esprit et montre que l’artiste interroge plus qu’il ne répond !

Vue de l’exposition Gérard Garouste au Centre Pompidou – A droite : Le Berger © Benoit Gaboriaud

Exposition Gérard Garouste au Centre Pompidou jusqu’au 2 janvier 2023.
Informations pratiques : www.centrepompidou.fr

Pour en savoir plus sur l’exposition découvrez notre balade photographique ci-dessous, bonne visite !