Hommage aux séries B 70’s, la trilogie Dédales de Charles Burns se clôt dans une mélancolie enivrante.

Auteur du culte Black Hole, (Delcourt, collection Contrebande, 2008-2015), Charles Burns clôture sa dernière trilogie Dédales (Cornelius, collection Solange, 2019-2023) par un dénouement grisant, qui laisse de profondes réminiscences une fois le bouquin refermé, à l’instar des grands films, le générique terminé. A travers son héros Brian Milner, le bédédiste rend un hommage teinté d’une grande nostalgie au 7e art. « Comme au cinéma… On s’assoie dans le noir et on parvient à s’extraire du monde pendant quelques heures… Mais à la fin arrive le générique et la lumière se rallume. Il est temps de rentrer chez soi. C’est toujours le pire moment… rentrer », nous avoue-t-il. Envouté par La dernière séance (1972), le long-métrage de Peter Bogdanovich qu’il a vu la veille, Brian Milner part à la montagne avec sa bande de copains pour terminer son film, le temps d’une randonnée qui se révèle être une exploration de l’intime : des doutes, des désirs, de l’insouciance et des rêves. Ceux de Brian se confondent avec la réalité. Laurie Dunn, femme fatale ambiguë et résolument hollywoodienne, l’obsède. Oscillant entre science-fiction, romance et fantastique, Dédales brosse le portrait d’une jeunesse à la fois glamour et désenchantée : fascinant !
Dédales tome 3 – Scénario et dessin : Charles Burns – Pages : 88 € – Prix : 25,4 € – Editeur : Cornelius collection Solange


