Après le sombre Le retour de la bondrée, un récit intime tout en noir et blanc, Aimée de Jongh revient à la couleur avec Jours de sable, un roman graphique d’un grand classicisme ancré dans le Dust Bowl. Beau, instructif et bouleversant !

Qu’est-ce que le Dust Bowl ? Avant de lire Jours de sable d’Aimée de Jongh nous n’en n’avions aucune idée. Il s’agit d’une région, ici l’Oklahoma, fortement frappée par la sécheresse et les tempêtes de poussière. C’est au cœur de ce no man’s land, pendant la Grande Dépression, que l’auteure a situé son histoire romanesque.
En 1937, John Clark quitte la jungle urbaine de New York, magnifiquement mise en image, et s’installe dans cette région sinistrée, le temps d’une mission. Le jeune homme vient d’être embauché par la FSA, une agence gouvernementale, pour photographier et rendre compte de la misère qui y sévit. Avant son départ, une conseillère lui enseigne qu’en photographie, une mise en scène est parfois plus parlante que la réalité, à lui donc de trouver des astuces. Mais en se liant avec les gens du coin, le jeune photographe commence à se remettre en question. Est-ce que tout cela à un sens ? Le personnage de John Clark est fictif mais le décor est lui bien réel et palpable. Aimée de Jongh décrit à la perfection les tempêtes en pleines pages, les enfants naïfs avec leurs bouilles hyper expressives, et tout simplement un pan de l’histoire assez méconnu. Jours de sable est un récit flamboyant, écologique et humaniste d’une grande classe !
Jours de Sable d’Aimée de Jongh – 288 pages – 29,99 € – Dargaud