Peintre autodidacte et pionnier du pointillisme aux côtés de Georges Seurat, Paul Signac était aussi un grand collectionneur d’art. Le musée d’Orsay dévoile une grande et belle partie de ses acquisitions le temps de l’exposition « Signac collectionneur ». Incontournable !

De Paul Cézanne à Kees van Dongen en passant par Vincent van Gogh et Henri-Edmond Cross, l’exposition « Signac collectionneur » réunit quelques chefs-d’œuvre et découvertes surprenantes. Issu d’une famille de commerçants aisés, sans être riches, Paul Signac commence à investir dans la peinture de manière réfléchie et passionnée. Sa première acquisition est « La Plaine de Saint-Ouen-L’Aumône », un paysage de Paul Cézanne qu’il conservera toute sa vie. Son intérêt se porte essentiellement sur les œuvres de ses contemporains. Dès lors qu’il met le pied dans le monde de l’art, il en devient un acteur majeur. En 1884, il est membre fondateur du Salon des Artistes Indépendants dont il devient le président en 1908. Entre temps, il organise un grand nombre d’expositions et se lie d’amitié avec les artistes. Les échanges entre peintres et les cadeaux contribuent d’ailleurs largement à l’enrichissement de sa collection. Il reçoit notamment en 1889 « Deux Harengs » de Vincent van Gogh qu’il fréquente à Paris dès 1887. En parallèle, le collectionneur devient une figure de proue du néo-impressionnisme sous les yeux de son ami, le critique d’art Félix Fénéon. Le jour où ce dernier est engagé par la célèbre galerie parisienne Bernheim-Jeune, il devient son marchand. Désormais, Signac est incontournable, autant en tant qu’artiste que collectionneur. C’est ce que montre très bien l’exposition du musée d’Orsay qui met en dialogue des œuvres du peintre avec une partie de sa collection.

Avec quinze tableaux accrochés, l’artiste le plus représenté, en dehors du principal intéressé, est son collègue néo-impressionniste Henri-Edmond Cross (1856-1910). Parmi eux, « La Rivière de Saint-Clair » de 1908 dans lequel les minuscules points ont muté en touches aux couleurs vives et plus larges. Le tableau est placé juste à côte de « La plage de Saint-Clair » de 1901, ce qui permet de percevoir facilement l’évolution de la technique singulière du peintre.

Sensible à l’expressivité de la couleur, Signac s’intéresse aussi tout particulièrement au fauvisme et à ses meilleurs représentants tels que Matisse, Camoin et Valtat. De ce dernier, Signac acquiert deux toiles emblématiques de son travail, « Nu à la jarretière » et « Modjesko, Soprano Singer » qui se retrouve aujourd’hui sur l’affiche de cette exposition incontournable, à découvrir au musée d’Orsay jusqu’au 13 février 2022.
Signac Collectionneur au musée d’Orsay jusqu’au 13 février 2022.
Informations pratiques : http://www.musee-orsay.fr