Tour à tour rayonnante et bouleversante à l’écran, Romy Schneider, actrice caméléon, investit, 40 ans après sa disparition, la Cinémathèque française de Paris, le temps d’une rétrospective éponyme qui montre comment la petite fiancée autrichienne est devenue une icône mondiale du cinéma.

De Luchino Visconti à Orson Welles en passant par Otto Preminger, Alain Cavalier, Henri-Georges Clouzot, Joseph Losey, Claude Sautet, Costa-Gavras, Andrzej Żuławski ou encore Claude Chabrol, Romy Schneider a été l’héroïne des plus grands réalisateurs du monde. Solaire, tragique ou drôle, elle est devenue en quelques films marquants une icône mondiale du cinéma. L’exposition retrace son parcours hors norme, de l’Allemagne à la France en passant par un crochet assez méconnu par les Etats-Unis.

En 1962, Romy Schneider signe un contrat avec la Columbia pour six films et s’envole pour Hollywood. Elle y déploie ses talents dans un genre qu’elle n’a pas encore expérimenté : la comédie populaire. Elle tourne notamment dans « What’s New Pussycat? » avec Woody Allen qui en est le scénariste. Mais le poids des grands studios, la course effrénée à la célébrité et l’éloignement avec ses proches lui donnent le mal du pays. Alors et puisqu’elle peut se le permettre, elle coupe court à cette aventure.

Grâce à Alain Delon, l’amant puis l’ami de toujours, elle revient sur le devant de la scène en France dans « La Piscine ». À sa sortie, en janvier 1969, le film de Jacques Deray est un triomphe avec plus de deux millions et demi de spectateurs. Ce succès lui permet d’inventer, avec Claude Sautet, la femme moderne. Ils tournent ensemble pas moins de cinq films majeurs entre 1970 et 1978 : « Les Choses de la vie », « Max et les ferrailleurs », « César et Rosalie », « Mado » et « Une histoire simple ».

Lesbienne, prostituée ou banquière, Romy Schneider a incarné toutes les femmes en jouant avec son image afin de ne pas rester la beauté figée des magazines. Elle disait : « En réalité, j’étais simplement en avance sur mon temps. À une époque où il n’était nulle part question de libération de la femme, j’ai entrepris ma propre libération. J’ai forgé moi-même mon destin, et je ne le regrette pas ».

Cette exposition, à la scénographie évoquant un décor de cinéma et truffée d’extraits, donne envie de se (re)plonger dans la filmographie d’une des actrices françaises les plus marquantes et brillantes de l’histoire.
Exposition Romy Schneider à la Cinémathèque de Paris jusqu’au 31 juillet 2022.
Informations pratiques : http://www.cinematheque.fr






