Over the rainbow, la lutte LGBTQIA+ se poursuit au Centre Pompidou

A l’image de la photographie de Jean-Baptiste Carhaix, Sister Sadie the Rabbi Lady de 1983, l’exposition Over the Rainbow au Centre Pompidou célèbre la culture queer, avec ses joies et ses emmerdes !

Exposition *Over the Rainbow* au Centre Pompidou © Benoit Gaboriaud

« Thank God I’m Gay » affichait fièrement une sœur queer en 1983, immortalisée par le photographe Jean-Baptiste Carhaix. Ce cliché est désormais la Joconde de l’exposition Over the Rainbow au Centre Pompidou, qui tire son nom de la mythique chanson interprétée par Judy Garland dans le film Le Magicien d’Oz (1939), devenue un des hymnes de la communauté LGBTQI+ portant fièrement le drapeau arc-en-ciel, dans les années 1970.

**Jean-Baptiste Carhaix**, *Sister Sadie the Rabbi Lady. La première messe inter-églises « gay » en souvenir des malades du sida décédés depuis 1981*, octobre 1983, épreuve Cibachrome, 20 x 30 cm,
Centre Pompidou, Mnam-CCI, Bibliothèque Kandinsky, Paris, acquis avec le soutien institutionnel de Gilead,
© Jean-Baptiste Carhaix, Courtesy Galerie Vrais Rêves, Lyon
Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bibliothèque Kandinsky/Dist. RMN-GP

De la délicate Femmes à la colombe (1919) de Marie Laurencin, à The Cock (kiss) (2002), le baiser fougueux capturé par le plasticien Wolfgang Tillmans, l’accrochage retrace, à travers plus de 150 œuvres, la lutte des communautés LGBTQIA+ pour la reconnaissance de leurs droits depuis le début du 20e siècle, à travers le regard d’artistes. A leurs manières, certains ont soutenu la formation de subcultures transgressives en partie clandestines qui ont abouti à l’affirmation d’une action militante pleinement exercée dans l’espace public, à la fin des années 1960. D’autres ont carrément pris part au combat, et ce dès l’aube du siècle dernier. Ainsi, Jean Cocteau dévoile Le Livre blanc, une œuvre homoérotique assumée, un des premiers ouvrages littéraires militants, après ceux d’André Gide.

Didactique, le parcours « mouvementé », entre désir, provocation et rage, réunit peintures, dessins, photographies, objets, textes, magazines et même chansons. Le visiteur y (re)découvre les affiches signées Andy Warhol du film Querelle (1982) de Rainer Werner Fassbinder tiré du roman de Jean Genet, quelques clichés du shooting du Petit jardinier de Pierre & Gilles, des dessins de Jean Cocteau, des écrits de Roland Barthes et des œuvre piquantes et sexy, moins « grand public » !