En ce début d’hiver, il n’aura pas neigé à Paris, sauf sur la scène de l’Opéra Comique qui présente actuellement une version moderne et pleine de fantaisie du « Voyage dans la Lune » de Jacques Offenbach, porté par le fameux « Final de la neige ».
Compositeur et violoncelliste allemand naturalisé français (Cologne 1819 – Paris 1880), Jacques Offenbach présente pour la première fois « Le Voyage dans la Lune » à Paris en 1875, et propose d’emmener le spectateur sur ce territoire alors inexploré. Le succès est immédiat et perdure grâce à Laurent Pelly qui en propose une version épurée, moderne et féerique, actuellement à l’Opéra Comique.

Pour imaginer cette histoire loufoque de la première conquête de la Lune, Offenbach s’est principalement inspiré de deux romans de Jules Vernes, à savoir « De la Terre à la Lune » et « Au centre de la Terre ». Sur la planète bleue, devenue un gigantesque amas d’ordures dans cette nouvelle version, le roi Vlan fatigué veut se retirer et céder sa couronne à son fils. Mais voilà, le Prince Caprice revient à peine de voyage et n’a qu’une envie, repartir. Ce royaume n’est pas pour lui qui a les yeux rivés vers la Lune. Il demande alors à son père de la lui offrir ! Grâce à Microscope, il pourra y aller en canon, en embarquant dans l’aventure son père et le scientifique. Là-bas, ils font la connaissance des Sélénites, un peuple lunaire qui ne connaît pas l’amour… jusqu’au jour où la Princesse Fantasia croque dans une pomme ! Ce geste propulse cette farandole de personnages hauts en couleur dans une intrigue riche en péripéties. Le roi Vlan reproche alors à Microscope d’avoir inventé ce maudit canon et termine par ces mots : « Ta seule excuse, c’est que tu n’as pas inventé la poudre ». Des répliques mordantes ponctuées de jeux de mots, le livret n’en manque pas ! Laurent Pelly a su les sublimer tout comme les chansons entraînantes grâce à une mise en scène épurée mais efficace portée par un casting irréprochable. Mention spéciale à Ludmilla Bouakkaz qui incarne avec panache La Princesse Fantasia. Seul petit bémol, Arthur Roussel en Prince Caprice propose un jeu trop appuyé et enfantin, certes à l’image de la deuxième partie de l’œuvre ! Cette version réussie de Laurent Pelly se distingue par des costumes magnifiques, qui évoquent ceux créés par Philippe Guillotel en 1992 pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville, et un clair de Terre final magique ! On en sort avec des étoiles dans les yeux, et oui !

Le Voyage dans la Lune de Jacques Offenbach – Mise en scène : Laurent Pelly – A voir à l’Opéra Comique jusqu’au 3 février 2023.
Plus d’informations sur le site de l’Opéra Comique : https://www.opera-comique.com/fr