L’auteur-dessinateur iranien Mana Neyestani dévoile Les oiseaux de papier : un drame humaniste, haletant et poignant, parfois drôle, sur des porteurs kurdes, au cœur d’une nature hostile !

Remarqué en 2012 grâce à Une métamorphose iranienne, Mana Neyestani dans son nouveau roman graphique Les Oiseaux de papier embarque le lecteur dans une traversée périlleuse au cœur des montagnes du Kurdistan iranien en compagnie d’une équipe de contre bande constituée de bras cassés particulièrement attachants.

Ils sont surnommées les kolbars. Ils ont quasiment entre 7 et 77 ans. Vers la fin des années 2010, chargés de lourds ballots de marchandises, des cigarettes, des alcools ou des vêtements, ils arpentent des sentiers abruptes à flan de falaise, au péril de leur vie, pour alimenter le marché noir iranien. Le danger est triple : le froid, la chute et se faire abattre froidement par les gardes-frontières. Ont-ils le choix ? Pas vraiment, la plupart des ouvriers manuels et des artisans de la région ont perdu leur travail à cause de la concurrence chinoise. Jalal, l’ingénieur de la troupe, est sans emploi et convoite Rojan. Ensemble, ils font des économies pour fuir les commérages de cet endroit misérable. Mais, son père Nasser l’a promise à un vieux commerçant, hors elle a écrit dans son journal intime s’être donnée à son amoureux. En marge de cette traversée évoquant autant un western spaghetti que Les Misérables de Victor Hugo, les aveux de la jeune femme rythme ce récit haletant qui repose sur une galerie de personnages fictifs attachants, mais à travers eux, Mana Neyestani, réfugié politique en France depuis 2012, dénonce une situation tragique bien réelle : le profit d’une bande mafieuse au détriment de la vie des misérables. Indispensable !

Les oiseaux de papier – Scénario et dessin : Mana Neyestani – Pages : 208 – Prix : 20 euros – Editeur : çà et là


