« Les Grands cerfs », un thriller écologique et humaniste d’une grande beauté

Après le glaçant « Le Rapport W », Gaétan Nocq adapte en bande dessinée le thriller écologique de Claudie Hunzinger, « Les Grands cerfs ». Une réussite graphique !

Les Grands Cerfs de Gaétan Nocq ©Editions Daniel Maghen

Au-delà du récit poignant, « Le Rapport W » se distinguait par un graphisme singulier et pictural signé Gaétan Nocq. Dans les « Les Grands cerfs », l’auteur-dessinateur nous plonge dans une variation de bleus et de rouges magnifiques, et nous emmène dans les Vosges à la rencontre de Claudie Hunzinger. Cette artiste plasticienne et aussi l’auteure du roman dont est tirée cette BD. 

Les Grands Cerfs de Gaétan Nocq ©Editions Daniel Maghen

Lasse de la faune urbaine et en quête d’humanité, la romancière trouve refuge au cœur de la forêt, dans une ancienne métairie. Pour cette histoire vraie, elle s’appelle Pamina, son mari Nils, et s’entoure de personnages fictifs. Léo, un voisin lointain et photographe animalier, l’initie à l’observation des cerfs qui rodent non loin de sa propriété. Les guettant de jour comme de nuit, ce passe temps devient une obsession qui la conduira vers la désillusion. Là où l’homme met le pied, le naturel s’efface laissant place à une cruauté parfaitement organisée. La jeune femme tombe des nues quand elle découvre que l’ONF, l’Office National des Forêts, régule avec les chasseurs la faune et la flore. Rien n’est laissé au naturel, même ici dans ces lieux qu’elle croyait encore saunages. Parfois à la limite du documentaire, « Les Grands cerfs » renferme quelques beaux moments suspendus, à l’image de la puissance et de la grâce de ces cerfs majestueux !

Les Grands cerfs de Gaétan Nocq – 256 pages – 29 € – Editions Daniel Maghen