Du haut de ses 21 ans, The Doug débarque sur la scène française et y répand toute sa jeunesse avec force et fougue. Dans son premier EP « Jeune The Doug », Jules, son vrai prénom, nous livre ses états d’âme. Sa chanson française teintée de rap évoque Alain Bashung mais ses influences vont du rock nerveux de System of a Down au cinéma social et burlesque de Bruno Dumont. Des deux, The Doug a hérité d’une certaine singularité que nous avons tenté de saisir lors de notre rencontre.

Pour ton nom d’artiste tu as choisi le pseudo The Doug, d’où ça vient ?
The Doug : « Au collège, mon frère avait un ami qui s’appelait Douglas. A Clermont-Ferrand, pour un gamin comme moi, ce n’était pas possible ! Je trouvais ça incroyable. J’ai donc choisi ce pseudo en son honneur et surtout car au début, je ne savais pas encore si j’allais chanter en français ou en anglais. Finalement, c’est en français car j’ai commencé à faire du rap. Je me suis dit qu’en anglais les gens qui m’entourent me comprendraient mal, et l’idée du rap, c’est de se faire comprendre justement. »

De plus en plus, les artistes de ta génération touchent à plusieurs genres musicaux. Dans « Jeune The Doug », on entend du rap et de la chanson française. Comment te définirais-tu ?
The Doug : « Il y a quelques années, je me définissais comme un rappeur faisant un peu de chanson, mais maintenant plus comme un chanteur faisant un peu de rap. De manière très classique, je compose seul à la guitare. Je cherche des accords, des mélodies, puis le texte… comme un chanteur ! »
Comme on te découvre, on est obligé de te comparer, un jour on fera l’inverse, on dira : « tiens ! ce jeune artiste me fait penser à The Doug ». Pour l’heure, cet EP évoque Alain Bashung, l’as-tu beaucoup écouté ?
The Doug : « J’ai pas sur-écouté Bashung comme Brassens. Je ne suis pas fan de toute sa carrière mais certaines de ses chansons sont à mettre au Panthéon de la chanson française comme « La nuit je mens », toutes les chansons de « Bleu Pétrol » » et « Fantaisie militaire ». »

Finalement, ton style est assez éloigné de la musique que tu écoutes, si j’ai bien compris tu étais un grand fan de System of a Down ?
The Doug : « Effectivement. J’ai beaucoup écouté System of a Down, Red Hot Chili Peppers, The Strokes, mais pas que ! Gorillaz et Bon Iver aussi énormément. Quand j’étais plus jeune, j’aimais bien secouer la tête, aujourd’hui aussi d’ailleurs mais avec un autre style de musique. »
Parmi tes influences, peut-on citer le réalisateur Bruno Dumont ? J’ai cru aussi comprendre que tu étais assez fan de « P’tit Quinquin » ?
The Doug : « Mon fond d’écran sur mon téléphone, c’est le personnage du commandant dans le « P’tit Quinquin ». Je me suis plongé dans le cinéma assez tard, je découvre tout un art, très inspirant. J’aime la manière dont il dirige les acteurs, son côté absurde et burlesque. J’aime bien les longueurs qu’il instaure. Ça me parle. »
Dans le titre d’ouverture « Jeune The Doug », tu te présentes. C’était important pour toi de commencer comme ça ?
The Doug : « Ouais ! C’est une carte de visite. Je pense que si on aime cette chanson, on peut aimer le reste de l’EP, sinon ce sera compliqué. Cet EP, c’est vraiment moi, un voyage intérieur. Je suis le principal sujet de mes chansons. J’essaie de m’y soustraire pour mes prochains projets. Pour cet EP, je voulais parler d’un sujet que je connais bien : MOI [rires]. »
Tu parles donc de toi mais aussi de ta maman dans « Dans le décor ».
The Doug : « Cette chanson a été très compliquée à écrire. Le début du premier couplet m’est venu en me réveillant, à la toute fin d’un rêve dans lequel je prenais ma guitare et je chantais ce premier couplet. Ça faisait longtemps que je voulais lui dédier une chanson, je ne savais pas comment faire. Ce rêve m’a donné la force. Cette chanson me vient du cœur, elle est très importante pour moi, c’est plus une chanson d’amour, qu’une chanson triste. »
Dans « Avec Elle », qui clôture l’album, tu rends hommage, via une métaphore, à la ville dont tu viens, Clermont-Ferrand.
The Doug : « J’ai un sentiment très ambivalent envers cette ville. C’est chez moi, là où j’ai grandi et où est ma mère. J’y ai tout vécu, mes émotions, mes premières fois, mes tristesses les plus lourdes aussi, mes moments d’égarement. Cette ville fait partie de moi. Je l’aime profondément. Est-ce que je vais habiter là toute ma vie ? Je ne sais pas, mais j’y serai toujours attaché. »

Jeune The Doug, le premier EP de The Doug