Après « Edouard Luntz », Nadar et Julien Frey renouent avec le 7ème art et reconstituent, dans « Fatty, le premier roi d’Hollywood », la chute d’un monstre sacré du cinéma muet, l’oublié Roscoe Arbuckle surnommé Fatty.

Il a lancé la carrière de Buster Keaton et a donné son pantalon à Charlie Chaplin pour créer le personnage de Charlot. Bienveillant, il les a poussés dans la lumière pour l’éternité mais lui, l’étoile des années 10, a sombré dans l’obscurité après une malencontreuse histoire de viol.

A l’aube de la prohibition, le bon vivant et grassouillet Fatty embarque dans ses aventures le jeune Buster Keaton. Au cinéma, il en fera l’acteur et le cinéaste que nous connaissons, la nuit, il sera son compagnon de débauche. Le monde est à leurs pieds jusqu’au jour où une soirée tourne mal, très mal. Une jeune starlette meurt presque dans les bras de Fatty qui en sera tenu injustement pour responsable. L’affaire tombe au moment où l’Amérique puritaine souhaite moraliser Hollywood. Scandalisée, l’opinion publique s’en empare et les producteurs lâchent le génie. Buster Keaton, le narrateur de cette BD captivante dira que cette affaire engendrera « le jour où Hollywood a cessé de rire ». Avec leurs plumes et leurs crayons, Nadar et Julien Frey rendent justice, dans « Fatty, le premier roi d’Hollywood », à cet artiste et mettent leurs projecteurs sur l’hypocrisie d’une société du spectacle. Sensationnel et instructif !
Fatty, le premier roi d’Hollywood de Nadar et Julien Frey – Pages : 208 – Prix 27 € – Éditeur : Futuropolis