Pour son premier roman graphique, Valentine Cuny-Le-Callet n’a pas choisi la voie de la facilité. Baptisé « Perpendiculaire au soleil », il traite des couloirs de la mort en 436 pages !

En 2016, à 19 ans seulement, l’étudiante française résident à Clichy entame une correspondance avec Renaldo McGirth, un condamné à mort américain. De leurs échanges naît le projet de cet album audacieux, maîtrisé, troublant et captivant. Six ans plus tard, avec « Perpendiculaire au soleil », la toute jeune autrice parvient à nous embarquer dans les couloirs de la mort et à nous en faire sortir grandi. Elle écrit à plusieurs reprises, être convaincue que nul ne mérite une telle peine, mais elle s’interroge aussi sur cette amitié naissante, déstabilisante. Valentine Cuny-Le-Callet a même fait le voyage jusqu’à la prison de Renaldo, jusqu’à lui, et lui a proposé de l’inclure dans la conception de l’ouvrage. A travers leurs témoignages personnels, elle dépeint un univers carcéral absurde et sauvage. Quelques exemples : suite à l’évolution d’une loi et par conséquent à la re-examination d’un dossier, un condamné à mort a été innocenté, d’autres ont été torturés pendant des exécutions foireuses. Tout cela semble relever d’un certain amateurisme. Certains diront qu’ils l’ont bien cherché, mais Valentine Cuny-Le-Callet, sans tenter de les disculper, leur redonne vie et pose la limite de la condamnation à mort au sein d’une société. Dans un noir et blanc magnifique parfois travaillé au crayon et à la gravure sur bois, « Perpendiculaire au soleil » révèle une toute jeune artiste audacieuse d’une extraordinaire maturité : Valentine Cuny-Le-Callet.
Perpendiculaire au soleil – Scénario et dessin : Valentine Cuny-Le-Callet – Pages : 436 – Prix : 34,95 – Editeur : Delcourt Encrages


