Dans l’intimité des toiles de Walter Sickert, au Petit Palais

Pour la première fois en France, Le Petit Palais, en partenariat avec la Tate Britain, présente une large rétrospective dédiée au peintre anglais Walter Sickert (1860-1942). A découvrir, ses nus tout particulièrement !

« Le Meurtre de Camden Town » (1907-1908) © Benoit Gaboriaud

Peu connu chez nous, Walter Sickert a pourtant puisé une partie de son inspiration dans la peinture française de son époque. Il séjourne souvent à Paris et tisse des liens amicaux avec de nombreux artistes. Résolument moderne, il s’intéresse à des sujets troublants et ses toiles bousculent voire scandalisent le milieu de l’art académique anglais, plutôt conservateur. 

Vue de l’exposition Walter Sickert – Peindre et transgresser au Petit Palais © Benoit Gaboriaud

L’exposition « Walter Sickert – Peindre et transgresser » retrace tout son parcours mais nous nous sommes attardés sur ses nus dés-érotisés et particulièrement étranges. Dans ces vingtaines de toiles présentées sous les titres « Le nu moderne » et « Les conversation pieces : « scènes de la vie intime » », plus que des corps, Walter Sickert peint une atmosphère, celle des intérieurs pauvres de Camden Town. Il les sublime avec des cadrages surprenants et des couleurs héritées de son apprentissage auprès de Whistler. L’artiste nous invite à pénétrer à l’intérieur pour y découvrir sans jugement des scènes intimes de femmes des quartiers populaires, qu’on imagine pour certaines être des prostituées. Parfois, il brouille les pistes, notamment dans « Le Meurtre de Camden Town » (1907-1908). La scène représentée semble être celle d’un réveil paisible, il s’agit en fait de la découverte du corps sans vie de la jeune prostituée Emily Dimmock, retrouvée le 13 septembre 1907 la gorge tranchée. Le nu domine son œuvre de 1902 à 1913, il définit lui-même cette période de « Période française », car fortement influencée par Courbet, Manet, Degas ou Bonnard, et pourtant, de par son penchant pour la transgression et son intérêt pour la narration, sa démarche évoque davantage celle de Toulouse-Lautrec. 

Walter Sickert – Peindre et transgresser au Petit Palais jusqu’au 29 janvier 2023.
Informations pratiques : www.petitpalais.paris.fr

Pour en savoir plus sur l’exposition découvrez notre balade photographique ci-dessous, bonne visite !