Catherine Meurisse au pays de Miyazaki, Takahata et Hokusai

Dans « La jeune femme et la mer », Catherine Meurisse nous emmène au pays de Miyazaki, Takahata, Hokusai… et y célèbre la nature. Une fantaisie poétique !

La jeune femme et la mer de Catherine Meurisse ©Dargaud 2021

Afin de renouveler son espace visuel, la dessinatrice Catherine Meurisse s’est rendue à la Villa Kujoyama à Kyoto, puis sur l’île d’Iki, en 2018 et 2019. Elle y a puisé l’inspiration de « La jeune femme et la mer », son nouveau roman graphique truffé de clins d’oeil jubilatoires à la culture japonaise. Elle y raconte son expérience et ses étonnantes rencontres parfois fantasmées. A peine installée, elle fait la connaissance d’un tanuki parlant. Cet animal est le héros du célèbre dessin animé « Pompoko » de Isao Takahata mais aussi, dans la mythologie japonaise, un esprit de la forêt aux allures de chien viverrin. Dans ce récit qui ne manque pas de fantaisie, il est le compagnon de route de l’auteure à la recherche de paysages inspirants. Au détour d’un temple arborant fièrement un pénis gigantesque et dédié à la fertilité ou d’un mur anti-tsunami monumental, elle croise un peintre en panne d’inspiration haut en couleur puis une jeune femme mystérieuse capable de percer les secrets des éléments et de mettre les hommes à ses pieds. 

La jeune femme et la mer de Catherine Meurisse ©Dargaud 2021

A travers « La jeune femme et la mer », Catherine Meurisse se réincarne avec humour en Alice et revisite très librement le célèbre conte de Lewis Carole. Au-delà de ce tour de passe-passe, elle dresse le portrait d’une nature singulière, aussi attrayante que dangereuse, tour à tour protectrice et destructrice. Inspirée par le roman « Oreiller d’herbes » de Sosêki, sa démarche est aussi esthétique. Sa plume s’affine et emprunte aux grands maîtres japonais de l’estampe. Magnifié par les couleurs d’Isabelle Merlet, « La jeune femme et la mer » est aussi beau à lire qu’à regarder !

La jeune femme et la mer de Catherine Meurisse – Pages : 116 – Prix : 22,50 € – Éditeur : Dargaud