Carolyn Carlson : son Crossroads to Synchronicity résolument danse-théâtre

Figure emblématique de la danse contemporaine, Carolyn Carlson revient sur les planches, plus exactement celles du Théâtre Libre, où la chorégraphe franco-américaine dévoile Crossroads to Synchronicity, un ballet qui s’inscrit dans la lignée du Tanztheater.

Trailer Crossroads to Synchronicity – Carolyn Carlson Company / Quartier Libre

Portes, chaises et tables en bois… le décors de Crossroads to Synchronicity n’est pas s’en rappeler celui de Café Müller, pièce fondatrice du Tanztheater, imaginée par Pina Bausch en 1978. Carolyn Carlson en reprend ici les codes et revisite son Synchronicity (2012) ouvertement inspiré par le médecin et psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875-1961). En résulte une œuvre complexe sur le papier mais finalement accessible sur scène car chargée d’émotions. Très ancrée dans le Tanztheater, la pièce semble datée mais également intemporelle. Les trajectoires des individus et les conséquences de leurs croisements au fil du temps est d’ailleurs le sujet de cette danse-théâtre incarnée par des danseurs impeccables, avec une mention spéciale à Riccardo Meneghini particulièrement charismatique. D’origine italienne, il collabore depuis 15 ans avec Carolyn Carlson qui lui a créé tout spécialement un solo : The Seventh man. Leur complicité est ici frappante. Petit bémol : la musique trop hétéroclite, allant de Henry Purcell à Bruce Springsteen en passant par John Adams et Alela Diane, ne semble pas toujours en osmose avec la danse, elle homogène et envoûtante !

Crossroads to Synchronicity © Frédéric Lovino

Crossroads to Synchronicity au Théâtre Libre, à Paris, jusqu’au 3 décembre 2023.