A travers les aventures rocambolesques de Bob Denard, les auteurs, Olivier Jouvray (scénariste) et Lilas Cognet (dessinatrice), pointe leurs stylos et crayons sur une page longtemps cachée et pas franchement glorieuse de notre histoire.

Bob Denard ? En voilà un nom qui sonne bien ! A moins d’être féru d’histoire et de politique étrangère, difficile de mettre un visage sur ce « nom qui claque déjà comme celui d’un héros de bande dessinée ». C’est par ces mots que commence « Bob Denard, le dernier mercenaire », la biographie haute en couleur du plus célèbre mercenaire français.
En soif d’évasion, Robert Denard, né le 7 avril 1929 à Bordeaux, part pour la guerre d’Indochine. Après une bourde monumentale, cette première véritable expérience dans l’armée sera un fiasco… et pourtant, il se relève comme si de rien n’était. On le retrouve en 1952, à Casablanca, puis très vite, embourbé dans des affaires politiques, mais à chaque fois, il s’en sort. Il passera sa vie à faire tomber des dictateurs principalement africains pour les aider ensuite à revenir au pouvoir, avec le soutien des services secrets français qui le mettront parfois en prison. Tout cela semble en peu surréaliste mais est à l’image de la politique qu’a menée la France en Afrique ces 70 dernières années. Le surréalisme, les auteurs y plongent dedans. La mort s’invite dans le récit. Elle est la conscience du héros et tente de le ramener à la réalité dont le pouvoir l’a déconnecté. Le dessin pictural de Lilas Cognet, évoquant parfois des toiles de Jérôme Bosch ou de Pablo Picasso périodes Bleue et Rose, apporte du lyrisme à ce récit teinté d’humour, parfois un peu scolaire mais troublant.
Bob Denard, le dernier mercenaire – 144 pages – 22€ – Glénat