Avec l’installation poétique et politique A roof for silence, l’abbaye de Jumièges met à l’honneur le Liban

Le Liban est actuellement à l’honneur au cœur de l’abbaye de Jumièges. L’architecte Hala Wardé investit cette ruine monumentale avec son installation poétique « A roof for silence », auquel le chanteur pop Mika a prêté sa voix.

Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud

Ancienne abbaye bénédictine fondée vers 654 et de style principalement romane, l’abbaye de Jumièges, dont il reste ses fameuses ruines monumentales, évolue dans le temps en accueillant régulièrement en son sein des expositions. Aujourd’hui, le site dévoile « A roof for silence », une installation de l’architecte Hala Warlé.

Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud

Née au Liban, Hala Warlé est diplômée de l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris où elle a étudié avec Paul Virilio puis Bernard Tschumi et Jean Nouvel, avec lequel elle a collaboré pendant plus de 20 ans. Le projet étonnant qu’elle présente jusqu’au 6 novembre à L’abbaye de Jumièges fait écho aux récents événements survenus dans son pays : la Thawra, révolution citoyenne et pacifique de 2019, et l’explosion dévastatrice du 4 août 2020. 

Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud

« A roof for silence » a été conçue à partir d’un poème-en-peinture d’Etel Adnan et des peintures « Antiformes » de Paul Virilio pour apporter un peu de souffle à une nation qui s’asphyxie. Une fois la porte de l’abbaye franchie et les « Antiformes » de Paul Virilio dévoilée en introduction et sous forme d’une vidéo, le visiteur se retrouve devant une grande traînée de verre qui pourrait signifier un joli ruisseau turquoise. Il n’en est rien ! Ce chemin, agrémenté de sons mystérieux, évoque, de part ses débris, l’explosion du port de Beyrouth et mène, une fois la nef traversée, au chœur du monument où repose la partie centrale de l’installation. Autour d’une coupole inversée et implantée dans le sol, sorte de miroir kaléidoscopique, un premier cercle présente l’œuvre de la poète et artiste Etel Adnan, soit huit céramiques reproduites à partir de son poème-en-peinture «  Olivéa : Hommage à la déesse de l’Olivier ». Dans un second, sept tirages photographiques de Fouad Elkoury représentant les « Oliviers de Bchaaleh » millénaires et ayant survécu aux différents gouvernements. Enfin, un troisième cercle diffuse, grâce à des haut-parleurs, des fragments de voix enregistrés par Mika et complètent cette partition hautement politique et poétique. Ce projet chahuté par le COVID est la pièce d’un puzzle plus vaste qui a trouvé son premier ancrage à Venise puis un second ici mais qui se poursuit au Palais de Tokyo, à Paris ! D’après Hala Warlé, il s’agit d’ « Une installation révélationnaire, comme il se doit ».

Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud

A noter que l’abbaye de Jumièges propose une autre exposition de photographies d’artistes libanais, baptisée « Au bord du monde, vivent nos vertiges ».

A roof for silence, une installation de Hala Warlé à l’abbaye de Jumièges jusqu’au 6 novembre 2022.

Ci-dessous, découvrez notre galerie dédiée à cette exposition. Bonne visite !

Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges – Exposition A roof for silence © Benoit Gaboriaud
Abbaye de Jumièges © Benoit Gaboriaud