Dix ans après sa création au Festival d’Avignon, Olivier Dubois réécrit sa marche de l’humanité, techno et tribale, pour dix-huit interprètes, en résulte Tragédie, new edit : un chef-d’œuvre hypnotisant !

Des corps nus ! Aujourd’hui, l’idée fait toujours sensation car la société nous a éduqués à le couvrir. Dans cette marche chorégraphique, Olivier Dubois le montre et, à travers lui, dévoile un extrait de l’humanité. L’artiste-agitateur rappelle au passage que nous sommes, par nature, nus !

Sur scène, en guise de longue introduction, dix-huit interprètes défilent de manière un peu sauvage, les bras presque figés le long du corps, exhibant leur corps. Évidemment, le spectateur est frappé par cette nudité dont émane le désir et la curiosité ! Certains sont sculpturaux, d’autres plus ordinaires. Partie intégrante de ces corps, les sexes sont dévoilés sans pudeur, comme L’Origine du monde ! Ensemble, telle une humanité, ces femmes et ces hommes marchent obstinément, martèlent le sol, s’attirent, se repoussent, se percutent, bondissent, chavirent… au rythmes des percussions massives et répétitives de François Caffenne, dans un chaos crescendo totalement envoûtant ! Pour imaginer cette pièce majeure et emblématique de son travail, Olivier Dubois est partie de cette phrase : « être humain ne fait pas humanité et c’est notre tragédie humaine ». Avec le soulèvement des questions de genre, depuis ces dix dernières années, Tragédie fait davantage sens aujourd’hui ! Pour adapter son spectacle à notre époque, le chorégraphe a retravaillé l’ensemble et ajouté une nouvelle partie. Les interprètes, qui sont la chair même de l’œuvre, et dont l’âge oscille entre 20 et 63 ans, sont au 2/3 nouveaux. Ils fusionnent parfaitement, formant une houle enivrante ! Dès qu’un électron libre rompt l’harmonie, cette foule happe le spectateur et l’embarque dans sa course folle : une transe spectaculaire et jouissive !
Tragédie, New Edit d’Olivier Dubois, du 16 au 17 mai au 104, Paris.