Metteur en scène en vogue, Thomas Jolly revient sur la scène parisienne, celle de l’Opéra Comique où il met en lumière Macbeth Underworld de Pascal Dusapin : beau mais confus !
Après avoir dévoilé son Starmania sur la Seine musicale en 2022 (actuellement en tournée en France) et son Roméo et Juliette à l’Opéra de Paris en juin dernier, Thomas Jolly s’attaque à une œuvre tout aussi célèbre mais beaucoup moins facile d’accès : Macbeth, et d’autant plus quand elle est revue par Pascal Dusapin (musique) et Frédéric Boyer (livret) pour donner Macbeth Underworld. Créée au Théâtre royal de la Monnaie (Bruxelles) le 20 septembre 2019, cette version devait investir la salle Favart en 2020, mais le Covid en avait décidé autrement.
En rouge et noir, Macbeth Underworld séduit autant qu’il ennuie. La mise en scène, en lumière devrions nous dire, signée Thomas Jolly est magnifique, évoquant l’univers de Tim Burton, L’Étrange Noël de monsieur Jack (1993) ou Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street (2007) tout particulièrement. Bruno de Lavenère aux décors, Sylvette Dequest aux costumes, Antoine Travert aux lumières, sous la houlette de Thomas Jolly, avec qui ils ont déjà tous collaboré, contribuent à apporter à ce Macbeth une élégance ténébreuse et une flamboyance macabre. Dans ce clair-obscur spectaculaire, Thomas Jolly excelle mais ne nous a pourtant pas emballés totalement, la faute à une dramaturgie répétitive de Frédéric Boyer écrite d’après la pièce originale de William Shakespeare et une composition résolument contemporaine de Pascal Dusapin certes fascinante, parfois vertigineuse, mais dénuée de mélodies poignantes ! Lancinantes mais envoûtantes, les Sœurs bizarres mènent la danse et introduisent le tragique destin de Macbeth et Lady Macbeth, divisé en huit chapitres confus : hallucinations, passé, présent, souvenirs… nous n’avons pas compris pas grand chose de ce qui se tramait devant nos yeux et qui était pourtant si beau, à voir et à entendre ! Dommage.

Macbeth Underworld de Pascal Dusapin. Mise en scène : Thomas Jolly. A voir à l’Opéra Comique jusqu’au 12 novembre 2023.