Où suis-je chez moi ? La bonne question de Li-Chin Lin

Après « Fudafudak » (2017), Li-Chin Lin renoue avec l’autobiographie. Dans son troisième roman graphique, « Goán tau chez moi », l’auteure s’interroge avec humour et justesse sur son identité.

Née à Taïwan en 1973, Li-Chin Lin vit en France depuis plus de vingt ans, presque la moitié de sa vie. L’autrice y a publié son premier et excellent roman graphique « Formose », en 2011. Elle y décrivait le contexte taïwanais de sa jeunesse. Aujourd’hui, partagée entre son pays de naissance et celui d’adoption, elle se demande « Où suis-je chez moi ? » dans « Goán tau chez moi ». La réponse est loin d’être évidente. Avec la distance et au fil du temps, ses liens familiaux se sont distendus et l’univers patriarcal violent pour la femme, dans lequel elle a grandi, ne lui convient plus. Mais dans l’Hexagone, elle reste une étrangère et doit faire face aux clichés racistes. Pourtant, elle a tout fait pour s’intégrer. Elle a appris la langue et s’est fait des amis. Pour faciliter cette réflexion, l’appartement dans lequel elle vit est situé au dessus d’un bar extrêmement bruyant. Pour trouver une solution et peut-être une réponse à sa question existentielle, elle se lance dans une longue procédure justicière.

Avec ce drôle et poignant album introspectif, Li-Chin Lin tente de construire un pont entre La France et Taïwan avec des métaphores graphiques inventives et pointe son crayon sur une xénophobie réelle !

Goán tau chez moi – Scénario et dessin : Li-Chin Lin – Pages : 184 – Prix 20€ – Editeur : Çà et là