Après Cheese, un premier roman graphique sélectionné au Festival d’Angoulême en 2022, ZUZU dévoile Les jours heureux, un ouvrage troublant sur la déconstruction d’une relation toxique.

Les jours heureux, Claudia semble en jouir pleinement depuis qu’elle a trouvé l’amour en la personne de Piero. « Chaque instant de ces vacances me semble une promesse », lui avoue-t-elle. Mais voilà ! Lorsqu’elle se rend à Rome pour passer une audition (présenter un monologue de Oh les beaux jours de Samuel Beckett à quoi la BD rend hommage), la jeune femme croise sur le quai de la gare Giorgio, son premier amour : un quarantenaire qui n’a cessé de lui reprocher selon lui, ses excès d’émotions et son immaturité. Pleine de vie, Claudia se métamorphose au gré de ses sentiments, ainsi lui pousse des dents de loup-garou, des ailes d’ange ou une queue de félin ! Malgré tout, ils décident de se revoir. Le récit revient sur leur histoire dans laquelle la perversité de l’homme se révèle au fil du temps, et qui se poursuit lors de cette tentative de réconciliation qui vire au drame. ZUZU nous met en garde : les prédateurs ne changent pas. Son style graphique enfantin illustre l’ambiguïté du personnage de Claudia, mi femme mi enfant, et contraste avec le propos adulte du récit, résolument dans l’air du temps.
Les jours heureux – Scénario et dessin : ZUZU – Pages : 464 – Prix : 32 € – Editeur : Casterman


