Dans la lignée des expositions « Faire corps » d’Adrien M & Claire B et « Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière » d’Olivier Ratsi, la Gaîté Lyrique présente « Aurae », une balade poétique et passionnante entre monde physique et virtuel, proposée par l’artiste canadienne Sabrina Ratté.
Dans un contexte post-confinement de saturation numérique et visuelle, Sabrina Ratté invente des paysages charnels et des architectures rêvées constituées de végétaux et de fluides. Empreintes de poésie et de science-fiction, les onze œuvres qu’elle dévoile dans « Aurae » sont totalement énigmatiques, hypnotisantes et apaisantes. Le titre de l’exposition fait référence à l’une de ses premières vidéos, aux couleurs lavées par le soleil et réalisée en 2021, mais aussi à l’étymologie du mot « aura ». De mystère, ses installations vidéo parfois monumentales n’en manquent pas. Il faut oublier nos repères pour totalement les apprécier. L’artiste utilise, entre autres, la 3D et la photogrammétrie. D’après le Larousse, la photogrammétrie est « l’ensemble des techniques qui permettent de déterminer la forme, les dimensions et la position dans l’espace d’un objet à partir de photographies ». Pour le son, omniprésent et très atmosphérique, Sabrina Ratté s’est associée à d’autres artistes comme Roger Tellier-Craig ou Andrea-Jane Cornell.

Etonnant, « Aurae » évoque les prémices ou l’ébauche d’une utopie, un paradis dans lequel les fluides, les végétaux et la technologie cohabitent à merveille. Les visiteurs y font office d’Adam et Eve au milieu de cette nature numérique qui semble reprendre ses droits. La magie opère !

Aurae de Sabrina Ratté à la Gaîté Lyrique jusqu’au 10 juillet 2022
Informations pratiques : www.gaite-lyrique.net



