A la fois biche et sanglier (d’après elle), Alice et Moi assume sont côté juvénile et badass. D’abord promue à une carrière de journaliste, la jeune diplômée de Sciences Po s’est finalement tournée vers la musique et tant mieux pour nous. Repérée grâce au titre « Filme moi » en 2018, l’artiste dévoile enfin Drama, un premier album cinématographique de pop acidulée mais teintée de noir. Un hommage à une foule grandissante et hyper émotive !

Alice et Moi, c’est ton nom de scène. Mais qui sont Alice et Moi ?
Alice et Moi : « J’ai toujours rêvé de musique mais je n’avais jamais osé en faire avant. Quand je me suis lancée sur scène la première fois, je voyais une Alice que je ne reconnaissais pas et qui me plaisait. Et pourtant cette Alice, c’était moi ! Il y avait donc Alice et moi ».
Ton album s’appelle Drama, un phénomène très actuel. Pourquoi ce nom ?
Alice et Moi : « J’ai compris en faisant cet album que j’avais beaucoup de drama en moi, mais je vais bien [rires] ! Ma musique déborde d’émotions. Pour une drama queen ou d’un drama king, des petits événements peuvent prendre très vite de grandes proportions. Je voulais sublimer ça : le fait de vivre intensément des petites choses positives ou négatives. Pique-niquer avec des amis un dimanche peut me rendre extrêmement heureuse. La musique fonctionne pour moi comme une thérapie et m’a permis d’accepter mon côté drama. J’ai aussi su prendre du recul vis à vis de ça, de la même façon que quand j’observais cette Alice sur scène. Je n’ai pas appelé mon album Drame car ce n’est pas une tragédie [rires]. Je ne veux plus que nous soyons des pubs de nous-même, j’aimerais que nous soyons en accord avec nos émotions débordantes. Cet album, c’est un joyeux drama totalement assumé ».

Dans ton album, tu fais part d’autodérision, c’est aussi une façon de prendre du recul ?
Alice et Moi : « Plus j’avance dans la vie, plus je me rends compte que l’autodérision me permet d’être drama, mais pas trop. Ça me permet de me sentir mieux même si je suis plutôt quelqu’un de joyeux [rires] ».
Tu as réalisé le clip de Les gens sont cools. Tu attaches visiblement beaucoup d’importance à l’image. Imagines-tu tes clips quand tu écris tes chansons ?
Alice et Moi : « Je ne peux pas m’empêcher d’avoir des images dans la tête quand j’écris des chansons. Je n’imagine pas forcément le futur clip, mais je vois des scènes. C’est d’ailleurs très drama comme attitude [rires]. Le drama est pour moi très cinématographique. Le mot vient du latin et signifie pièce de théâtre. Il y a ce côte mise en scène. Quand j’écris une chanson, je ressens les émotions et je vois les images d’un film ».
Dans le clip Les gens sont cools, il faut comprendre l’inverse. Ton univers est-il finalement teinté de rose et de noir ?
Alice et Moi : « J’avais besoin de booster à fond le second degré dans ce clip pour que les gens comprennent bien que quand je dis que « les gens sont cools », malheureusement c’est tout l’inverse. Pour ne pas être trop premier degré et dire que finalement que les gens ne sont pas cools, j’ai trouvé ça drôle de créer un monde parfait, tout rose, et de m’en amuser. Au fond, il vaut mieux s’en amuser ».

Drama, le premier album d’Alice et Moi