Les fleurs abstraites et teintées d’érotisme de Georgia O’Keeffe

Considérée comme l’une des plus grandes figures de l’art nord-américain du 20e siècle, Georgia O’Keeffe (1887 – 1986) est assez peu populaire en France. Et pour cause, il aura fallu attendre 2021 pour qu’un musée lui consacre enfin une rétrospective. Avec l’exposition « Georgia O’Keeffe », le Centre Pompidou s’y colle et n’a pas fait l’impasse sur ses fleurs emblématiques teintées d’érotisme.

Series I White & Blue Flower Shapes, 1919 Huile sur panneau, 50,5 × 40 cm Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe Don de la Georgia O’Keeffe Foundation Photo © Tim Nighswander/Imaging4Art © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021

Des gratte-ciels new-yorkais aux granges de Lake George, en passant par les paysages mexicains et les ossements de bovins qu’elle rapporte de ses promenades dans le désert indien, Le Centre Pompidou montre bien l’évolution de la peinture de Georgia O’Keeffe qui se réinvente en permanence. Mais ce sont bien ses fleurs teintées parfois d’érotisme qui ont fait sa renommée. Parmi elles, « White & Blue Flower Shapes » datant de 1919 est particulièrement sulfureuse, mais la délicatesse du trait et les harmonies colorées de la peintre balaient toute vulgarité. Gracieuse, ses représentations végétales s’orientent vers l’abstraction. La critique qui les découvre en 1923 ne s’y trompe pas, voyant en elles un art « glorieusement féminin ». L’artiste déclarait à l’époque : « La peinture réaliste n’est jamais bonne si elle n’est pas réussie d’un point de vue abstrait ». Aujourd’hui, ses toiles n’ont rien perdu de leur modernité et sont à découvrir au Centre Pompidou jusqu’au 6 décembre 2021.

Retrospective Georgia O’Keeffe au Centre Pompidou jusqu’au 6 décembre 2021.