PJ Harvey rompt un silence long de 7 ans avec l’enivrant I Inside the Old Year Dying et conserve son statut d’égérie du rock indé.
A l’instar de Björk, PJ Harvey, icône de la scène indé des années 1990, est une des rares de sa génération à toujours passionner son public. Révélée en 1992 avec le hargneux Dry, Polly Jean, désormais apaisée, nous embarque sur ses terres natales, le Dorset, à travers ces doutes chansons atmosphériques, qui comptent parmi les plus envoûtantes de sa carrière ! Au programme : riffs de guitares, bêlements de chèvres, chants folkloriques, rafales de larsen et trombones, le tout enregistré dans l’instinct sans réverbération. En résulte une chaleur humaine et une proximité enveloppantes. Pour l’occasion, la star a retrouvé ses complices de toujours : Flood et John Parish, dont la patte est vite identifiable. Totalement décomplexée, PJ Harvey s’autorise sur plusieurs titres, dont celui d’ouverture, des envolées lyriques dans les aigus. Cette démarche lui confère un côté angélique déroutant. Dans August, orageux hommage à Elvis Presley, elle donne la réplique à l’acteur Ben Whishaw : « Love Me Tender. Tender Love ». Teinté de perte et de tristesse, I Inside the Old Year Dying n’en est pas moins un album de réconfort dans une époque trouble. A l’origine du projet : Orlam (2022), un conte onirique inspiré des poèmes de Don Paterson et rédigé de ses mains en partie dans un ancien dialecte rural. Une démarche qui lui réussi, The Hope Six DemolitionProject, inspiré de son recueil The Hollow of the Hand s’était hissé au sommet des ventes en Grande-Bretagne lors de sa sortie en 2016, une première dans sa carrière iconique. Avec ce dixième album, PJ Harvey devrait sans mal renouveler l’exploit !

I Inside the Old Year Dying, le dixième album de PJ Harvey