Depuis le poignant et épuré Carrie & Lowell (2015), Sufjan Stevens, pourtant particulièrement prolifique, n’avait rien sorti de bien passionnant. Avec Javelin, le musicien originaire du Michigan rattrape le temps perdu !
Mélange de folk et de bidouillage électro, Javelin est l’album que nous espérions depuis de longues années. Cet opus, qui compte parmi les meilleurs de son créateur, allie tout le savoir-faire de Sufjan Stevens dans ces deux domaines. Pour le composer, l’artiste de 48 ans s’est enfermé seul chez lui. Pourtant, il résulte de cette démarche la sensation d’une production de grande envergure, digne d’un grand studio de L.A.. Les chœurs y sont omniprésents. Mixant savamment arrangements orchestraux et électriques, Sufjan Stevens regorge à nouveau d’inventivité, mais au-delà de la prouesse technique, jamais gratuite, Javelin véhicule de grandes émotions, probablement car ce nouvel opus est le premier que l’auteur-compositeur et chanteur a réalisé en intégralité depuis Carrie & Lowell en 2015. Y résonne à merveille sa voix désarmante. L’intention artistique est ici plus ostentatoire mais aussi sincère. Chaque titre commence par un filet de guitare acoustique et le tapotement discret d’un piano pour aboutir de manière crescendo vers une cascade d’arpèges scintillants. Ces dix chansons, toutes personnelles, évoquent des amours et des pertes qui l’ont façonné et qui, à leur tour, ont nourri ce joyau pop traversée par une lumière pleine d’espoir !
Pour les fans : Javelin s’accompagne d’un livre de 48 pages d’art et d’essais créés par Stevens, comprenant une série de collages, de cut-up fantaisistes, de nuages de mots et de champs de couleurs itératifs.
Javelin, le nouvel album du Sufjan Stevens