Chanteuse et songwriteuse du groupe indé Agua Roja, November Ultra prend son envol en 2018 quand le groupe se sépare après deux EPs. L’artiste s’aventure alors vers d’autres contrées, la comédie musicale et La Copla. Elle se fait remarquer fin 2020 avec « Soft and Tender », une berceuse d’une incroyable délicatesse qui a l’envergure des classiques intemporels. Tout s’accélère. En juin dernier paraît « Honey Please Be Soft & Tender », son premier EP agrémenté de RnB. Son album « Bedroom Walls » sera lui dans les bacs en 2022. Chacune de ses apparitions sur scène est un moment suspendu rempli de magie. Nous avons eu l’occasion de croiser sa route qui sera sûrement très longue à deux reprises, histoire de rire et pleurer un bon coup. La première fois aux Francofolies de La Rochelle, la seconde à Sur la vague (Rock en Seine), c’est ici que nous eu l’occasion de lui poser quelques questions sur son univers et son prochain album.

Tout d’abord, peux-tu nous dire deux mots sur ton nom de scène, November Ultra ?
November Ultra : « Alors November parce que je suis née en novembre et Ultra, c’est un clin d’œil à la mixtape « Nostalgia, Ultra » de Franck Ocean qui a incroyablement compté pour moi. En plus, Ultra m’évoque un petit Pokemon qui a évolué, ça me donne l’impression d’être Dracaufeu. »

Ton univers musical évoque en partie les comédies musicales des années 60, d’où cela te vient ?
November Ultra : « Les comédies musicales, c’est ma vie ! Principalement celles des années 60. Je partage cette passion avec mon grand-père qui est très important pour moi. Quand j’étais très jeune, il m’a montré « La Mélodie du Bonheur ». A la fin, je lui ai demandé de remettre le film alors qu’il dure trois heures. Du coup, il a décelé chez moi cet intérêt pour la comédie musicale et il m’en a fait découvrir d’autres. On retrouve dans mon univers ce maquillage, ces couleurs pastels, ce lyrisme et ce sens des mélodies, tout les ingrédients qui faisaient les comédies musicales de cette époque. Surtout la façon de chanter les émotions. Je n’ai pas vraiment réfléchi à tout cela au moment d’écrire mes chansons ou de réaliser mes clips, je me suis rendu compte après coup que tous les ingrédients étaient là. »
Quelles sont les comédies musicales qui t’ont le plus marquée ?
November Ultra : « Ma mère est espagnole, mon père est portugais et moi je suis née en France, j’aime donc le mélange des cultures. Je dirais donc « Les Demoiselles de Rochefort », qui est tout simplement mon film français préféré, « La Mélodie du bonheur » que je regarde régulièrement, et « Acompañame », un film espagnol avec la star Rocío Dúrcal. Je l’adore, j’ai un peu grandi en la regardant dans ses films. Mais j’aime aussi beaucoup « Chicago », « Grease » ou « Dirty Dancing », même si ce n’est pas vraiment une comédie musicale. »
Aimerais-tu un jour composer ou jouer dans une comédie musicale ?
November Ultra : « Je ne sais pas si je serais capable de jouer la comédie, et c’est là où le bât blesse. Mais j’aimerais beaucoup en écrire une. Pour le moment, j’écris des chansons et je les joue sur scène. J’ai plein d’idées en ce sens, on verra bien. La vie est longue et j’ai beaucoup de rêves, celui-ci en fait partie. Même jouer dedans, un tout petit rôle comme balayer la scène, je serais trop heureuse. »

Cet univers de comédie musicale tu le mixes à de La Copla, cela te vient de tes origines ?
November Ultra : « Mon grand-père adore la musique et c’est un gros geek. Il va bientôt avoir 90 ans mais il est hyper moderne, il a eu des i-Pods et des disques durs avant moi. On s’écrit des Whatsapp tous les jours. Il m’a fait aussi découvrir La Copla. Il est très pédagogue. J’adore la version de Marife de Triana de « Maria de la O ». Cette orchestration très drama avec des violons et des trompettes est un bon exemple de ce qu’est La Copla. Dans La Copla, il n’y a pas forcément de refrain, c’est des longues histoires. Mon grand-père m’a dit que j’avais les yeux qui brillaient quand j’en écoutais. A mon tour, j’essaie de partager cette passion, entre autres, sur les réseaux sociaux. »
Tu chantes et écris donc parfois en espagnol mais essentiellement en anglais, pourquoi ce choix ?
November Ultra : « L’anglais ha ha ! C’est très simple, c’est la seule langue que ma mère ne comprenait pas et comme je suis assez timide, je ne voulais pas qu’elle sache de quoi je parlais dans mes chansons qui sont comme un journal intime. Maintenant, elle commence à s’y mettre du coup. »
Ton album « Bedroom Walls » est déjà terminé, peux-tu nous en donner la couleur ?
November Ultra : « La couleur ? Comédie musicale ! Mais aussi des choses plus sombres avec de l’électro que j’aime énormément. Le fil conducteur, c’est moi, ma voix, mes sentiments, moi face à la nostalgie. Il s’appelle « Bedroom Walls » parce que je l’ai fait dans ma chambre. Il y a dedans cette idée d’une jeune femme qui accepte de devenir adulte mais qui se rend compte à quel point c’est difficile. J’ai travaillé essentiellement avec des amis comme Nicolas Mantoux, Felower, un gars de Saint-Etienne, et Terrenoire. J’ai participé à leur aventure « Les Forces Contraires », ils m’appelaient la maîtresse d’œuvre. Nous sommes très proches. Ils savent qui je suis, donc leurs propositions musicales m’allaient forcément. »
« Bedroom Walls » sortira l’année prochaine, en attendant on écoute en boucle son EP « Honey Please Be Soft & Tender ».

Honey Please Be Soft & Tender, le premier EP de November Ultra