Initié en 2017, BUG, la saga apocalyptique en cinq volets d’Enki Bilal, touche à sa fin : le livre 4 vient de paraître. L’IA s’y invite timidement !
Récit d’anticipation flamboyant mais aussi farce critique sur notre dépendance au numérique, BUG a vu le jour à une époque où l’intelligence artificielle se faisait encore discrète. Aujourd’hui, Enki Bilal la fait entrer en scène avec prudence, mais l’auteur-dessinateur pourrait bien en faire la source de tous les maux de notre civilisation en perdition, dans un final très attendu.
En attendant, ce quatrième tome se révèle être une course contre la montre à la recherche de Kameron Obb, dans laquelle tous les puissants de ce monde sont impliqués. Sur le plan graphique, rien à redire : Enki Bilal livre de superbes planches, dans son style pictural foisonnant et singulier. En revanche, le récit manque, lui, de souffle. Quelle est la véritable nature de ce Bug aux allures d’insecte ? S’agit-il d’une catastrophe technologique ou des conséquences d’une attaque contre l’humanité ? Désormais seul détenteur de la mémoire collective, mais contaminé par ce Bug qui se dédouble — d’un côté le bien, de l’autre le mal —, Obb sombre peu à peu dans la folie. Il semblerait qu’une entité s’empare de son esprit. Un Dieu ? Une IA ? Verdict dans le cinquième et dernier tome, qui viendra clore la saga la plus longue et la plus ambitieuse d’Enki Bilal.
BUG – Livre 4 – Scénario et dessin : Enki Bilal – Pages : 80 – Prix 20 € – Editeur : Casterman.
