Tati et le film sans fin : un bel hommage à un des plus grands réalisateurs français !

Dans Tati et le film sans fin, Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Supiot célèbrent un des metteurs-en-scène les plus singuliers de l’histoire du cinéma.

Tati et le film sans fin © Glénat

Au début du XXe siècle, de clown à cinéaste, il n’y avait qu’un pas qu’a franchi avec brio Jacques Tatischeff (1907-1982), en s’inspirant de ses mentors Buster Keaton et Harold Lloyd. Le français a eu l’occasion de les rencontrer lorsqu’il a remporté l’Oscar du Meilleur film étranger pour Mon Oncle en 1959. Le scénariste Arnaud Le Gouëfflec et le dessinateur Olivier Supiot racontent son histoire rocambolesque dans Tati et le film sans fin : celle d’un homme passionné et voué à son art. Médiocre à l’école, le jeune Jacques n’a pas l’ambition de reprendre le flambeau de son père encadreur, mais davantage celle d’affiner son regard sur le monde pour en faire ressortir toute la poésie autant que l’absurdité. Après un passage par le rugby, il se consacre au music-hall dès les années 30. En découvrant l’artiste sur scène, Colette, alors critique et auteure, écrit qu’il a créé « quelque chose qui participe du sport, de la danse, de la satire et du tableau vivant ». Tout cela, il le met dans Jour de fête en 1949, avec génie et entouré d’amateurs. Pour lui : « le cadre n’est pas autour de l’image, c’est l’image tout simplement ». Des images et de style, les auteurs en changent souvent pour souligner toute l’originalité du réalisateur qui apportait la plus grande importance au bruitage et à la couleur ! Au-delà de la technique et de la poésie… deux philosophes imaginaires s’incrustent dans ce récit pour évoquer l’importance du propos des films de Tati qui portait un regard singulier sur la modernité et une France en pleine métamorphose ! Ses longs-métrages sont finalement des tableaux mouvants du quotidien, stylisés mais incroyablement réalistes, comme le souligne en guise d’épilogue un jeune spectateur : « Je suis allé voir votre film. Je l’ai beaucoup aimé et quand je suis sorti du cinéma, le film continuait dehors ». Voilà tout le cinéma de Tati dans lequel cette BD nous donne envie de nous replonger.

Tati et le film sans fin – Scénario : Arnaud Le Gouëfflec – Dessin : Olivier Supiot – Pages : 136 – Prix : 22,50 € – Editeur : Glénat